Le cinéma c’est décidément un média exceptionnel… En deux jours j’ai vu deux films — le premier dans une vraie salle de ciné, IMAX, tout le bordel ; le second chez moi, sur mon canapé, toimêmetusais… —. Et ces films sont tous les deux excellents, brillants, géniaux et tellement bien faits. Mais aussi tellement diamétralement opposés. Que ce soit le sujet, le rythme, l’ambiance, le genre… C’est comme comparer du Marilyn Manson à Chopin… Tiens d’ailleurs, la musique aussi c’est un média plutôt cool, tout comme la lecture… mais restons focalisés !
Kingsman 2 : Le cercle d’or
Il faut avoir vu et aimé le premier. C’est certain. Mais si c’est le cas, vous risquez d’adorer ! On y retrouve une déferlante de violence gratuite, des scènes d’action spectaculaires, des combats fluides et filmés par une caméra virevoltant entre les jambes des protagonistes, au travers du décor, suivant le moindre coup — mais comment font-ils ? — et des personnages hauts en couleur.
Oui, les personnages sont absolument terribles… Autant je n’avais pas trop accroché à Samuel L. Jackson — j’avais vu le précédent opus en VF et son zozotement était beaucoup trop exagéré —, autant cette fois-ci je trouve la méchante — Julianne Moore — vraiment cool, charismatique et dérangée juste comme il faut. Mais c’est pas la seule. Loin de là. Le casting qui nous revient tout droit du premier est également top, et les petits nouveaux — les Statesman : Channing Tatum, Jeff Bridges et autres, sont parfaits aussi. Dans les mimiques, les clichés, les accents — à voir en VO, du coup.
Et pour récompenser encore un peu plus le spectateur, on nous a concocté un magnifique caméo improbable, qui se retrouve à faire bien plus qu’une apparition anecdotique. Et un président des États-Unis tellement « Trumpesque » qu’à une autre époque on aurait dit : « pfff, trop caricatural, le bonhomme… » et là, ce leader débile dans un film aussi loufoque, ça colle tellement bien, ça fait tellement ton sur ton, que ça en devient presque un message politique fort — un de plus —. Donc bravo.
S’il y avait un truc à redire, mais vraiment pour chipoter et être chiant, ça ne serait pas « le premier était mieux ! » comme j’entends un peu autour de moi… c’est juste que je n’ai pas retrouvé de scène d’action aussi dingue que celle de l’église. Mais bon… il y a bien assez de chouettes choses dans ce cercle d’or, alors ne boudez pas votre plaisir !
The Book of Henry
Coup de cœur improbable. Autant pour Kingsman, je savais à quoi m’attendre et j’ai été pleinement satisfait. Autant ici, j’ai vu la bande-annonce, je me suis dit « tiens, cool ! » et euh… je me suis débrouillé pour pouvoir visionner ce beau film.
À ce propos, ce matin je l’ai cherché sur Amazon, en pensant : « Un tel bijou, je vais commander le Blu-Ray ! Ne donnons pas raison aux pirates ! » … Apparemment, il n’est pas prévu en Blu-Ray, mais juste au format DVD. En 2017 ? Ça existe encore ? J’espère que c’est juste un défaut temporaire de référencement !
Alors que dire ? Les images sont magnifiques (en 1080p, x264, tout le bazar), la photographie est douce et superbe, les mouvements de caméra sont lents, le rythme du film est d’ailleurs assez posé. Du générique jusqu’au dernier plan, tout tombe juste, tout est parfait.
Le trailer m’avait donné l’impression d’une espèce de film joyeusement loufoque. Pas jusqu’à atteindre du « Maman j’ai raté l’avion », mais un truc qui mêle thriller et humour, tout en abordant des thèmes pas forcément simples. Bon, donc il n’y a pas beaucoup d’humour hein, oublions ça tout de suite. C’est triste. Beau, mais triste.
Pendant tout le film, on a cette sensation douce-amère, la gorge serrée, parfois on esquisse un sourire, d’autres fois on est crispés devant la tension du moment.
On a envie de penser que le scénario est un peu gros, que ça n’est pas possible de cacher des choses pareilles sous prétexte que l’on est quelqu’un « d’influent »… Mais l’actualité autour de Harvey Weinstein nous rappelle que le monde n’est pas si rose. L’injustice existe bel et bien et elle est terrifiante.
C’est donc un film subtil, élégant, jamais larmoyant à l’excès et au contraire très pudique là où il aurait facilement pu appuyer sur les passages émotionnels et sortir les violons façon « liste de Schindler ». Naomi Watts joue très bien, tout en retenue, tout en délicatesse, le rôle d’une mère un peu à l’ouest, un peu dépassée. Ses deux fils sont brillants. Et plus je repense à ce film tandis que j’écris ce petit article, plus je sens ma gorge se nouer à nouveau…
Finalement, le plus dingue dans tout ça, c’est que ça a été réalisé par Colin Trevorrow. Le nom ne vous dit rien ? C’est le mec qui a fait « Jurassic World », rien d’autre que le quatrième plus gros succès mondial de tous les temps ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son film de dinosaures n’excellait pas par sa finesse. Comme quoi ! Si ça se trouve, un beau jour, Michael Bay nous sortira aussi un trésor, comme ça, de nulle part !
« The Book of Henry », en un mot : bouleversant !